Le Canada est à la croisée des chemins.
Plutôt que de nous lancer dans un débat sur la transformation écologique, adoptons la ainsi que le mouvement vert et rêvons grand.
En ce qui concerne la transformation écologique, et en tant qu'ancien conseiller économique des provinces, je crois fermement que tout programme gouvernemental devrait avoir un avantage multiplicateur important pour de multiples intervenants.
Le Canada, comme une grande partie du monde, est signataire de l'Accord de Paris sur le climat. Un engagement à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) à des niveaux plus durables pour notre planète.Jusqu'à présent, nous ne sommes pas sur une trajectoire permettant d'atteindre nos objectifs volontaires.
La réduction que nous recherchons est d'environ 150 Mt (mégatonnes) d'ici 2030. Les deux plus grandes sources de GES au Canada, selon le gouvernement du Canada, sont le secteur pétrolier et gazier et le secteur des transports. Ces deux secteurs représentent environ 200 Mt sur un total de près de 700 Mt. Dans le secteur des transports, les véhicules de tourisme, les camions légers (VUS et camionnettes), les voitures et les camions de transport de marchandises représentent plus de 150 Mt par année.Pour atteindre nos objectifs, nous avons deux choix en tant que pays : électrifier les transports ou arrêter la grande majorité de notre production de pétrole et de gaz.
Cette dernière solution détruirait effectivement un Ouest déjà dévasté. Nous nous concentrerons donc ici sur l'électrification, qui est, selon moi, la meilleure solution.
Il existe une poignée d'options qui permettraient d'accélérer l'électrification des transports tout en créant potentiellement des milliers d'emplois.En utilisant les brevets de Tesla (qu'elle a mis à disposition gratuitement), une société d'État pourrait être créée pour construire des véhicules électriques, y compris des véhicules de tourisme et des camions de transport. Une équipe de direction de classe mondiale pourrait être recrutée dans les industries canadiennes de l'automobile et de la technologie, qui sont déjà fortes, et complétée par des chefs de file du monde entier dans le domaine des véhicules électriques. Il en coûterait environ 50 milliards de dollars pour construire les batteries et les usines d'assemblage nécessaires à la production de 2 millions de véhicules de tourisme et de 100 000 camions de transport par an. Un autre montant de 50 milliards de dollars serait réservé à des mesures incitatives visant à favoriser l'adoption rapide d'environ 5 millions de véhicules électriques à 10 000 $ chacun.
Ces véhicules pourraient ensuite être vendus aux Canadiens au prix coûtant. Le prix se situerait entre 25 000 et 40 000 $ pour un simple véhicule de tourisme ressemblant à la Model 3 et 200 000 $ pour un camion de transport. D'ici 10 ans, le Canada pourrait électrifier entre un tiers et la moitié de son parc de 35 millions de véhicules et de camions, créant ainsi des emplois et une offre locale de VE.La prochaine option comporte moins de risques mais est tout aussi audacieuse. Le gouvernement du Canada devrait approcher un constructeur automobile pour qu'il achète de manière anticipée 10 à 15 millions de véhicules électriques.Le plan donnerait lieu à une co-entreprise avec le constructeur automobile.
Le Canada détiendrait 49 % de l'entité, les 51 % restants étant détenus par le constructeur automobile. Toutes les installations d'assemblage, de pièces et de batteries devraient être construites au Canada. Ces nouvelles installations pourraient être situées dans trois centres : l'Ouest canadien, le Centre canadien et l'Est canadien. Le coût serait d'environ 50 milliards de dollars. Un autre montant de 50 milliards de dollars pourrait être mis de côté sous forme d'incitatifs semblables à ceux de la première option.
La dernière option est la plus facile à mettre en œuvre, mais ne présente pas l'avantage d'une infrastructure durable et de la création d'emplois que présentent les deux premières options. Des allègements fiscaux massifs pour l'achat d'un véhicule entièrement électrique avec une incitation supplémentaire pour les ménages qui passent à un mode de transport entièrement électrique.Par exemple, un allègement fiscal de 15 000 dollars pour la première voiture s'il s'agit d'un ménage à plusieurs voitures ou de 30 000 dollars s'il s'agit d'un ménage à une seule voiture.
Pour réaliser des économies supplémentaires, si le deuxième véhicule permet au ménage d'atteindre une conformité à 100 % en matière d'électricité, l'allégement fiscal est doublé. Une autre idée serait d'échanger votre véhicule de plus de 5 ans avec un cadre d'incitation fiscale à plusieurs niveaux. L'idée serait de porter le parc canadien à plus de 10 millions de véhicules électriques.Si nous y parvenions, nous réduirions les GES globaux des véhicules de tourisme de plus de 50 %, selon notre analyse.
En d'autres termes, nous réduirions les GES de plus de 50 Mt par an.Le Canada a un rôle à jouer dans l'effort mondial de réduction des GES. Nous devrions nous rappeler que bon nombre des concepts et des programmes actuellement envisagés ont été essayés ailleurs à un moment donné, ou qu'une étude détaillée a été réalisée.
L'économie reste une science et, comme nous l'avons appris du COVID, la science a un impact direct sur les politiques. N'oublions pas que l'idée "nouvelle" que quelqu'un propose a probablement été testée à un moment donné, ce qui fournit une quantité importante de données dont on peut tirer des enseignements.
Le Canada mérite une approche scientifique de l'électrification, fondée sur des données et des recherches approfondies. Ce pays est trop spécial pour être gaspillé.